L’agression à caractère sexuel est un acte de domination, d’humiliation, d’abus de pouvoir, de violence, principalement commis envers les femmes et les enfants.
Agresser sexuellement, c’est imposer des attitudes, des paroles, des gestes à connotation sexuelle contre la volonté ou malgré l’absence de consentement de la personne, et ce, en utilisant le chantage, l’intimidation, la manipulation, la menace, les privilèges, la violence physique, psychologique ou verbale.
Cette définition s’applique quels que soient : la nature de la relation avec l’agresseur, l’âge, le sexe, la culture, la religion, les conditions physiques ou intellectuelles et l’orientation sexuelle.
Plusieurs comportements sont considérés comme des agressions sexuelles en voici quelques exemples.
L’agression sexuelle, ce sont tous les gestes, paroles ou attitudes à caractère sexuel, qui sont posés sans le consentement et contre la volonté de la personne et ce, même en situation de couple. Malgré ce qu’on en pense, il n’est pas nécessaire qu’il y ait eu pénétration pour parler d’agression sexuelle.
L’agression sexuelle par intoxication involontaire, c’est l’acte de mettre une substance dans la consommation d’une personne (GHB ou autre) ou d’amener une personne à consommer de façon excessive, afin qu’elle ne soit plus en mesure de consentir à une relation sexuelle ou autre. Une personne ivre ne peut consentir à une relation sexuelle donc inévitablement, on parle d’agression sexuelle. La drogue du viol la plus répandue demeure l’alcool.
D’ailleurs, il est possible qu’il y ait agression sexuelle sur une personne qui a consommé «volontairement» de l’alcool et/ou de la drogue. Lorsqu’une personne accepte une consommation, cela ne signifie pas pour autant qu’elle autorise une relation sexuelle. L’agresseur profite de la vulnérabilité de la personne pour commettre un acte criminel.
Toute activité à caractère sexuel impliquant généralement une mineure et une personne qui a, avec celle-ci un lien de responsabilité ou de figure parentale. L’agresseur peut être un parent, un.e conjoint.e, un frère, une soeur, un oncle, une tante, un grand-parent, etc.; il peut s’agir aussi des membres d’une famille reconstituée, d’une famille d’accueil ou d’adoption.
Anonyme la plupart du temps, ce message à caractère sexuel est généralement fait dans le but d’intimider et de faire peur (ex. : téléphone, courriel, clavardage, texto, etc.).
Comportement d’un individu qui recherche le contact physique avec des personnes non consentantes, dans des endroits publics. Par exemple, c’est tenter de frotter ses organes sexuels sur des inconnues dans le transport public.
Utilisation d’une personne à des fins pornographiques ou de prostitution en la contraignant par le chantage, l’intimidation, les menaces.
Le CALACS du KRTB est solidaire de toutes personnes exploitées sexuellement. Il importe de savoir que les intervenantes accompagnent les femmes, à travers la relation d’aide, à surmonter les conséquences et les impacts des agressions subies peu importe leurs réalités et sans aucun jugement.
Quelques statistiques générales concernant les agressions sexuelles au Québec
1 femme sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans*.
1 homme sur 6 sera victime d’une agression sexuelle au cours de sa vie*.
Plus de 75% des jeunes filles autochtones âgées de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle*.
40% des femmes ayant un handicap physique vivront au moins une agression sexuelle au cours de leur vie*.
1 femme sur 9 est agressée sexuellement au moins une fois par son conjoint**.
Près de 7 victimes sur 10 ont été agressées sexuellement dans une résidence privée**.
Seulement 1 agression sexuelle sur 20 a été portée à l’attention des services policiers***.
Toutes ces statistiques sont tirées de :
* Gouvernement du Québec, Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle, Québec, 2001.
** Données provenant des statistiques policières enregistrées en 2014 et actualisées en 2015 du Programme DUC 2.2 fournies par le ministère de la Sécurité publique.
*** Perreault, S., « La victimisation criminelle au Canada, 2014», Centre canadien de la statistique juridique, 2015, p. 23-25.
Conséquences psychologiques:
Dépression, anxiété, culpabilité, honte, flash-back, émotions intenses (pleurs, colère, tristesse), perte de confiance et d’estime de soi, se sentir «sale», absence d’émotions (apathie), choc post-traumatique, difficulté avec sa sexualité, difficulté à s’affirmer, etc.
Conséquences physiques:
Troubles alimentaires (nausées, vomissements, perte d’appétit), troubles du sommeil (insomnie, cauchemars), maux de tête (migraine), fatigue intense, ITSS ou symptômes gynécologiques (infection vaginale, démangeaisons, autres), etc.
Conséquences sociales:
Isolement, peur généralisée, peur des hommes, hypervigilance, peur que l’agresseur revienne ou que l’agression se reproduise, etc.
Les mythes et préjugés entourant les agressions sexuelles ont pour but de faire sentir les victimes responsables de l’événement et de limiter leur liberté d’être et d’agir. Les mythes et préjugés véhiculés font que, très souvent, les victimes vont se taire car elles ressentent de la honte, de la culpabilité ainsi que la peur du jugement des autres qui devraient en fait, être ressenties par la personne qui les a agressées.
La société a fait de l’agression sexuelle un crime où la victime se sent coupable et l’agresseur innocent.
– Benoîte Groulx
Dans les faits, l’agresseur est habituellement une personne connue de la victime, qui profite de sa relation de confiance ou d’autorité avec cette dernière pour l’agresser sexuellement. L’agresseur sexuel est une personne qui partage généralement sa vie avec un partenaire lui permettant d’exprimer activement et régulièrement sa sexualité. Les agresseurs sexuels peuvent aussi être des professionnels comme un thérapeute, un médecin, un psychiatre, un entraîneur sportif ou un professeur.
Dans la société on pense trop souvent que le degré de violence pendant le crime sert à déterminer ce qui sera considérée comme une « vraie » agression sexuelle, mais ce n’est pas véridique. Les attouchements, l’inceste, le frotteurisme sont des agressions sexuelles. De nombreuses formes de violence sexuelle n’impliquent aucun contact physique comme l’exhibitionnisme, le harcèlement et la provocation sexuelle sur Internet. Il n’y a pas d’agressions moins graves que d’autres.
Quand une femme est victime d’une agression à caractère sexuel, elle peut être paralysée par la peur et ne pas pouvoir se défendre. Elle peut être terrifiée que son agresseur deviennent plus violent si elle se défend. Elle peut être intoxiquée par l’alcool et la drogue et être incapable de réagir ou de se débattre. FIGER CE N’EST PAS CONSENTIR, c’est une réaction normale face à une agression.
Plusieurs victimes ressentent de la culpabilité et de la honte. Elles croient à tort avoir participé de plein gré à l’agression sexuelle parce qu’elles ont eu une réaction physique. Peu importe la stimulation sexuelle et ce que la victime a ressenti, cela ne signifie pas qu’elle était consentante au moment de l’agression sexuelle.
Le pourcentage de fausses accusations en rapport avec tous les crimes est de 2% à 4%, et aucune raison ne permet de conclure à un plus fort taux en matière d’agression sexuelle. Ce préjugé, fortement véhiculé, a comme impact de mettre en doute la parole de la victime et de donner plus de pouvoir au présumé agresseur.
Il est possible d’être agressée sexuellement par une personne avec qui on a déjà eu des relations sexuelles consentantes, par exemple notre « chum », notre conjoint, etc. Lorsque l’on dit « oui » une fois ou à plusieurs reprises pour avoir des relations sexuelles avec une personne, on ne s’engage pas à dire « oui » toujours. D’ailleurs, 1 femme sur 9 est agressée sexuellement au moins une fois par son conjoint.
L’agression sexuelle est d’abord et avant tout un acte de violence. Personne ne désire se faire agresser. Être habillée sexy n’est pas une invitation ou une permission d’agresser. L’agresseur n’est pas tenté par les aspects de beauté, de séduction ou de désir pour la personne. Ce que l’agresseur recherche d’abord et avant tout c’est le contrôle et le pouvoir. Ce mythe met le blâme sur les victimes et excuse l’agresseur.